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La fin des partis politiques

L’amitié doit remplacer la haine, au lieu de penser par partis, syndicats, révolutions, il faut penser métier, famille, région. Le problème est de sauver en tout homme la valeur humaine.

Simone de Beauvoir

Les citoyens ne font plus confiance aux partis politiques actuels et ils ont raison. Cela est logique et l’explication réside dans deux facteurs.

Le premier concerne l’obsolescence du système des partis face aux réseaux sociaux.

Les partis politiques se montraient efficaces lorsque la communication et le partage d’information étaient lents, tributaires de la presse écrite. En parallèle, la presse télévisuelle était assez rapide mais se voulait d’avantage destinée aux pouvoirs déjà en place.

L’existence du parti permettait alors de collecter, de fédérer la communication et l’action des personnes partageant des idéaux communs. En effet, une organisation centralisée permettait d’avoir une action concertée et efficace. Mais aujourd’hui, cette époque est révolue.

Les moyens utilisés tels que les réunions publiques ou encore la distribution de tracts sont aujourd’hui des témoins du siècle passé. Fort est de constater que les réunions publiques ne servent plus qu’à convaincre les convaincus et à plébisciter les leaders.

Désormais, la diffusion des idées se fait autrement. L’arrivée des réseaux sociaux a rendu la communication extrêmement rapide, sans filtre ni contrôle des instances des différents partis politiques. Les partis et les syndicats subissent désormais le mouvement imposé par les réseaux sociaux. Certains éléments indisciplinés d’un parti tentent d’utiliser les réseaux sociaux pour défendre leurs stratégies personnelles, et ce au dépend de la cohésion de leur propre parti. 

Les manifestations des gilets jaunes indépendantes de tout parti politique se sont formées rapidement, grâce à l’utilisation des réseaux sociaux. Cela témoigne bel et bien de leurs influences qui sont hors de contrôle pour les partis politiques.

Le fonctionnement et l’organisation des partis sont, semblent-ils, devenus obsolètes.

Le deuxième concerne l’évolution radicale.

Les personnes ne se reconnaissent plus dans le discours des partis qui se radicalisent dans l’opposition et s’embourgeoisent dans la gouvernance.

Ce phénomène de radicalisation est intrinsèque à toutes les organisations sociales et humaines. Un groupe se constitue sur des idées et un ensemble de croyances qui créent la cohésion. Toutes les opinions créatives ou divergentes sont alors considérées comme hérétiques et éliminées. 

Progressivement, l’idéal se transforme en idéologie avec sa rhétorique et son jargon interne. Ce jargon interne crée une certaine unité de discours mais écarte les personnes non partisanes. Cette cohésion de groupe se renforce sur l’opposition aux idées des autres partis. Cela empêche alors toute les collaborations et élaborations de projets d’union nationale.

L’autocensure devient la règle pour les personnes les plus ouvertes et modérées. A cela s’ajoutent les luttes d’égo qui incitent les personnes carriéristes à la surenchère idéologique. Le parti ne trouve plus qu’une seule logique : soutenir un leader qui doit apporter l’adhésion de l’opinion publique. Bref, le citoyen ne se retrouve plus dans le discours politique des partis.

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