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L’équité salariale

Ainsi, l’un sujet majeur du combat féministe concerne l’inégalité salariale. Nous constatons aujourd’hui un écart de 20 % entre les revenus des hommes et des femmes. Mais il s’agit d’un chiffre brut qui montre un réel écart de revenus entre les hommes et les femmes et non pas un écart de salaires.

Affirmer que ce constat est lié à une politique discriminatoire envers les femmes est juste de la démagogie et ne s’attaque pas aux vraies causes. En effet, l’écart de revenu s’explique en grande partie pour des raisons structurelles et sociales. En tenant compte des raisons les plus évidentes, nous trouvons un écart inférieur à 10%.

Mais alors, de quoi va dépendre le niveau du salaire ?

Le niveau du salaire va prendre en considération de nombreux critères. Il ne s’agit en aucun cas d’une politique sexiste organisée contre les femmes.

En premier lieu, le niveau de salaire prend en considération le niveau de diplôme, l’expérience ou encore le domaine d’activité.

La loi de l’offre et de la demande agit fortement sur la définition des salaires. Que ce soit dans la fonction publique comme dans le secteur privé, les salaires sont définis par des grilles. Si il existait une discrimination organisée, les syndicats très vigilants réagiraient rapidement.

En deuxième lieu, le niveau de salaire dépend de critères économiques. Établir un système égalitaire du salaire reviendrait à supprimer les primes. Cela aurait alors un impact sur la motivation personnelle de travailler plus puisque le salaire est le même pour tous. C’est impensable dans notre modèle économique : cela reviendrait à basculer dans un modèle communiste, modèle qui a échoué dans le passé.

Que faire pour permettre l’augmentation des revenus des femmes ?

Tout simplement en proposant différentes mesures qui permettent la mise en place d’un système davantage équitable.

  • Faciliter l’accès aux métiers plus rémunérateurs.

Les hommes ont tendance à rechercher les emplois rémunérateurs alors que les femmes cherchent des emplois qui correspondent à leurs aspirations. Il faut inciter les femmes à aller vers des filières plus rémunératrices.

Lors des concours et admissions, il faut mettre un quota 50% de femmes pour la première sélection et leur offrir des opportunités d’aller vers des métiers auxquels elles n’auraient pas pensé. La deuxième sélection se ferait sur la liste d’attente hommes/femmes confondus. De cette façon, les hommes seraient incités à aller vers des métiers catalogués plus féminins. Cela devrait faciliter la mixité.

  • Mettre en place un véritable outils de suivi.

Il faut comparer ce qui est comparable. Dans les études, on ne tient pas compte de l’expérience et des diplômes. On ne tient pas compte non plus de l’effet des primes ou encore des temps partiels. Il faut imposer aux entreprises un suivi précis des écarts salariaux en tenant comptes des différents paramètres.

Mais sur certains métiers peu représentés dans l’entreprise, la comparaison interne est insuffisante. Il faut donc comparer avec les données des autres entreprises. Les entreprises seront obligées de transmettre les données à un organisme de suivi indépendant. Le but étant de permettre les comparaisons au niveau national. Cela permettra d’étendre le suivi aux petites entreprises et d’éviter une comparaison en interne pas toujours représentative. La mise en place de l’index de l’égalité professionnelle va dans ce sens mais il est trop sommaire pour être efficace et ne s’applique qu’aux grandes entreprises. Mal conçu ce type d’indice pourrait se retourner contre l’objectif recherché.

  • Tenir compte du temps partiel subi et choisi.

Il faut ramener les calculs à un équivalent temps plein pour les comparaisons. En effet, l’écart ne sera jamais comblé à moins de payer pareil pour travailler moins.

  • Partager les points retraites.

Le conjoint qui s’arrête de travailler ou d’avoir un temps partiel aura forcément moins de revenus et un retard de salaire à la reprise de son job. C’est un choix personnel qu’il faut assumer au niveau du couple. Par contre, cette situation devient injuste au niveau de la retraite. Il faut donc partager les points retraites au niveau de la communauté pour les mariages et les PACS.

  • Compenser l’impact de la maternité.

On ne peut pas supprimer la maternité ! Elle est un handicap pour trouver du travail ou des opportunités d’évolution. On peut s’indigner et trouver cela injuste et cynique mais l’employeur gère son entreprise et pour lui c’est une contrainte qu’il veut éviter.

En mettant en place un congé paternité équivalent au congé maternité, l’avantage compétitif donné aux hommes disparaît. L’homme pourra alors d’impliquer également dans l’éducation de ses enfants et dans les tâches ménagères.

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