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La révolution du genre

Dans les années soixante, la révolution sexuelle a permis aux femmes de sortir de leur rôle de procréatrices indispensables à la société patriarcale pour compenser les pertes liées à la guerre et aux maladies. 

L’avancée de la science médicale éliminant les maladies, apportant la contraception et l’avortement ont permis aux femmes de s’émanciper des contraintes biologiques et de gagner de nouveaux droits. 

Ce furent des avancées considérables mais incomplètes qui laissent encore les femmes comme des citoyennes de second rang. 

L’égalité des droits inscrites dans les textes ne fait plus de l’état Français un système patriarcal mais dans les faits la société et la culture patriarcale persistent. 

« On ne naît pas femme, on le devient. »

Simone de beauvoir

Au delà de la biologie, c’est sans doute ce que Simone de Beauvoir indiquait en affirmant qu’on ne naissait pas femme mais qu’on le devenait. Elle mettait ainsi l’accent sur les stéréotypes et le rôle social assigné ou attendu de la femme. 

Libérée des entraves de la biologie, elle restait entravée par celle d’une société fondamentalement sexiste qui s’exprime toujours par une culture de la violence envers les femmes. 

Les féministes comme Judith Butler ont tenté des études sur le genre et sa compréhension. 

Mais ce discours  est resté l’apanage des milieux féministes et n’a pas eu l’effet escompté sur la société si ce n’est peut être une incompréhension sur la “théorie du genre”.

Cette notion de genre est donc toujours confuse voire incomprise et suscite beaucoup d’hostilité dans les milieux religieux et conservateur où le genre est indissociable du sexe.

Les femmes transgenres et lesbiennes apportent une nouvelle approche  et bouleversent les règles en sortant le genre du champ de l’hétéronormalité. Elles deviennent les moteurs d’une révolution du genre que les féministes n’ont pas su achever dans le passé.

Une révolution du genre est peut-être en marche.

Malheureusement au lieu d’un consensus, les mouvements s’opposent entre une légitimité par la biologie ou par le genre.

La vérité est sans doute ailleurs, un peu entre les deux points de vue.

Par souci de légitimité, les femmes transgenres activistes tendent à défendre une vision uniquement genrée de la femme afin de mieux rejeter une biologie et un corps qu’elles détestent et surtout qui les empêchent de sentir totalement légitimes.

L’emprise de femmes transgenres radicales sur le féminisme, génèrent une contre réaction d’autres féministes qui délégitiment les femmes transgenres en leur opposant leur biologie.

Et c’est ainsi par ce retournement d’argumentation que certaines féministes rejoignent les mouvements les plus réactionnaires et transphobes. La légitimité de la femme est réduite à la fonction de procréation qui est un principe ancestral du patriarcat.

Ces mouvements sont alimentés par l’idéologie des TERF (Trans -exclusionary radical Feminist) provenant des USA, très conservatrice et qui ramène la femme a sa légitimité biologique. Cette idéologie faussement féministe est objectivement transphobe. Elle affirme par exemple que certains transgenres se travestissent en femme pour agresser les autres femmes biologiques dans les toilettes. Cela est particulièrement insultant et prouve une méconnaissance complète de la psychologie des personnes trans et de la transidentité en général.

Ces deux courants radicaux s’opposent avec violence.

Qui a raison ?

Indépendamment de la biologie, le comportement de l’humain est conditionné par son orientation sexuelle (la libido) et de son identité sexuée (l’ego).

On dira que l’ego contribue à la survie de l’individu tandis que l’orientation contribue à sa reproduction. Ce sont les deux démons de l’être humain qui mènent le monde encore aujourd’hui et qui se traduisent concrètement par la soif de sexe et d’argent.

L’apprentissage et la culture vont donc fortement influencer l’évolution des deux processus cognitifs car la particularité de l’être humain est que le bébé a un développement cérébral incomplet à la naissance. Son cerveau doit donc évoluer et apprendre jusque l’âge adulte. Il y a donc un bien une réalité biologique à l’orientation et à l’identité sexuée mais celles-ci seront fortement influencées par l’environnement et l’apprentissage. On retrouve ainsi dans l’éternel débat de l’acquis et de l’innée. Alors qu’en fait, les deux contribuent à la construction de l’individu.

De ce fait, le genre devient un terme fourre tout, sans définition consensuelle, qui inclut à la fois le genre biologique (ou identité sexuée), social, et culturel et chaque mouvement radical ou idéologie voit midi à sa porte.

Il est probable que c’est l’imprégnation hormonale du cerveau du foetus qui va programmer l’orientation et l’identité de l’individu avec toutes les variations possibles que l’on retrouve dans le monde LGBT. A cela s’ajoutera les constructions sociales et culturelles au cours du développement de l’enfant. Si le genre n’était que construction sociale, on pourrait devenir transgenre par influence de l’environnement. Les personnes concernées savent très bien que c’est faux.

On ne choisit pas. On refoule, on assume ou on meurt.

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